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Fumer du cannabis fréquemment sur une longue période peut endommager vos poumons, particulièrement si vous retenez la fumée après l’avoir inhalée. L’usage quotidien ou presque quotidien du cannabis augmente le risque de développer l’anxiété ou la dépression, la psychose et la schizophrénie. Il peut également influer sur votre capacité à devenir enceinte en perturbant le cycle menstruel ou en entraînant une diminution du nombre de spermatozoïdes. Le cannabis risque également d’entraîner une dépendance et de nombreuses personnes qui essayent d’arrêter le cannabis présentent des symptômes de sevrage comme l’irritabilité, des difficultés à dormir, un état de manque et l’anxiété.

Si vous choisissez d’utiliser du cannabis, le seul moyen d’éviter ces risques est de réduire votre fréquence d’usage de cannabis, de faire des arrêts momentanés de l’usage du cannabis, d’utiliser des produits ayant des niveaux moins élevés de THC et des niveaux plus élevés de CBD, et de limiter la quantité de cannabis que vous utilisez en une journée. Pour en savoir plus sur la façon de réduire vos risques, consultez les directives d’usage de cannabis à faible risque.

Effets sur les poumons :

Fumer du cannabis provoque l’émission et l’inhalation de sous-produits toxiques, similaires à ceux que l’on trouve lorsqu’on fume des cigarettes de tabac. Selon certaines études, la vaporisation permet de réduire les toxines et les carcinogènes libérés dans les poumons.1

Lorsqu’on mélange le cannabis au tabac, on augmente le risque de développer des problèmes respiratoires. Fumer du cannabis mélangé à du tabac pourrait augmenter le risque de contracter une maladie pulmonaire liée au tabac comme l’asthme, une maladie pulmonaire obstructive chronique et le cancer du poumon.

Dans les états où le cannabis a été légalisé, les produits comestibles sont devenus plus populaires que les modes traditionnels d’utilisation du cannabis parce qu’ils n’affectent pas les poumons.

Anxiété et dépression :

Les recherches ont montré que les adolescents ayant un niveau élevé d’anxiété pourraient commencer à utiliser le cannabis à un âge plus jeune, et ils peuvent augmenter la quantité et la fréquence d’usage plus rapidement que d’autres adolescents. Les adolescentes qui souffrent de dépression peuvent également utiliser de plus grandes quantités de cannabis plus souvent que leurs camarades.

L’usage fréquent du cannabis comme automédication contre l’anxiété et la dépression, plutôt que le développement de compétences d’adaptation saines, peut rendre plus difficile la guérison de ces troubles.

Il existe des données contradictoires sur le cannabis et son efficacité pour traiter l’anxiété. Si vous utilisez du cannabis pour traiter votre anxiété ou votre dépression, ou que vous envisagez d’essayer, parlez-en avec votre fournisseur de soins de santé.

Troubles psychotiques :

Il n’est pas recommandé d’utiliser du cannabis si vous avez des antécédents familiaux ou personnels de psychose, de schizophrénie ou de trouble bipolaire.

La plupart des utilisateurs du cannabis ne développeront pas une schizophrénie, mais chez les personnes vulnérables en raison d’antécédents familiaux ou d’autres facteurs de risque, l’usage de cannabis peut augmenter ce risque. C’est particulièrement vrai si la personne commence à consommer du cannabis à un jeune âge ou en consomme fréquemment.

Les symptômes psychotiques chroniques peuvent aussi apparaître lorsque le cannabis est utilisé fréquemment ou lorsqu’on commence à en consommer à un jeune âge. Ils peuvent persister même après l’arrêt de la consommation de cannabis. Cela peut ne pas survenir chez tous les utilisateurs de cannabis, mais le risque est considérablement accru lorsque la consommation se prolonge sur une longue période.

En ce qui concerne les troubles comme le trouble bipolaire, provoquant des épisodes maniaques ou de psychose, le cannabis fait augmenter la probabilité que ces épisodes surviennent.

Altération de la mémoire, de la concentration et de la motivation :

L’utilisation fréquente et à long terme du cannabis peut avoir des effets négatifs sur la mémoire, sur la capacité à se concentrer à l’école ou au travail et, chez certaines personnes, elle peut nuire à la motivation. Par conséquent, l’utilisation à long terme du cannabis a été associée à de mauvaises notes et à un moins bon rendement au travail.

Dépendance 

La dépendance à une drogue est une maladie chronique grave et récurrente. Le trouble d’utilisation du cannabis est « un mode problématique d’utilisation du cannabis conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives ».2 Environ 9 % des utilisateurs de cannabis développent une dépendance, comparativement à l'alcoolisme qui touche 23 % des utilisateurs. Les personnes qui deviennent dépendantes au cannabis peuvent avoir de la difficulté à arrêter ou à diminuer leur consommation, ou ressentir des symptômes de sevrage, parmi lesquels : anxiété, irritabilité, maux d’estomac, perte d’appétit, perturbation du sommeil et dépression.3

Les signes d’un trouble d’utilisation du cannabis comprennent :

  • être en état de manque;
  • ne pas assumer d’importantes responsabilités au travail, à l’école ou à la maison;
  • abandonner des activités sociales ou professionnelles importantes;
  • une utilisation du cannabis plus fréquente ou en plus grande quantité pour obtenir les effets désirés;
  • avoir de la difficulté à diminuer sa consommation ou à la contrôler.

Si vous ou l’une de vos connaissances êtes aux prises avec des problèmes de dépendance, communiquez avec le Service centralisé d’aide aux jeunes alcooliques et toxicomanes au 1 877 710-3999, ou le service d’aide contre les dépendances du Manitoba en composant le 1 855 662-6605.


1Association des infirmières et infirmiers du Canada, La réduction des méfaits de la consommation de cannabis à des fins non médicales, p. 6.
2Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, DSM-5.
3Association des infirmières et infirmiers du Canada, p. 7.