L’influenza aviaire et votre exploitation agricole

Le contrôle des maladies et la biosécurité constituent une assurance contre les maladies contagieuses, comme l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui peuvent avoir une incidence négative sur la santé et le bien-être de votre volaille.

Les oiseaux sauvages, en particulier le gibier d’eau, peuvent être infectés par le virus de l’influenza aviaire sans pour autant sembler malades. Lorsque ces mêmes virus infectent la volaille domestique, ils causent souvent de graves maladies et la mort.

Assurez-vous de collaborer avec votre vétérinaire pour enquêter sur toutes les mortalités et pertes de production qui surviennent en dehors des valeurs prévues, surtout celles qui sont soudaines.

Sommaire de la maladie

L’influenza aviaire (IA) est une infection virale contagieuse qui peut toucher de nombreuses espèces d’oiseaux destinés à l’alimentation, comme les poulets, les dindons, les canards et les oies domestiques, les cailles, les faisans et les pintades. Les oiseaux sauvages, en particulier les outardes, les canards et les oiseaux de rivage, sont reconnus pour transmettre le virus entre les régions lors des migrations printanières et automnales.
 
Les virus d’IA sont classés en souches hautement pathogènes (IAHP) ou faiblement pathogènes (IAFP), en fonction de la gravité de la maladie chez les oiseaux. Au Canada, l’IAHP (toutes les souches) et l’IAFP (souches H5 et H7) sont considérés comme des types d’influenza aviaire à déclaration obligatoire et doivent être signalés à l’ACIA en vertu de la Loi sur la santé des animaux.
 
Les oiseaux sauvages ne présentent peut-être pas de signes d’infection, mais ils peuvent transporter et répandre les virus de l’IA dans leurs excréments. Les oiseaux infectés propagent le virus par contact direct ou indirect. Les virus de l’IA peuvent survivre pendant plusieurs jours dans la nourriture, l’eau, le sol, les oiseaux morts, les œufs ou les détritus. Les virus de l’IA peuvent se transmettre entre les troupeaux par le déplacement d’oiseaux infectés ou sur de l’équipement, des vêtements, des chaussures, des véhicules, de l’eau et des aliments contaminés.
 
La période d’incubation de l’IA va de 2 à 14 jours. L’IAHP se propage rapidement dans les troupeaux de volaille densément peuplés. Certains des signes cliniques suivants ou tous peuvent être évidents :
  • baisse de la production d’œufs, dont bon nombre à coquille molle ou sans coquille
  • diarrhée
  • hémorragies sur la patte
  • taux de mortalité élevé et soudain
  • calme et dépression extrême
  • gonflement de la peau sous les yeux
  • barbillon et crête enflés et congestionnés

Biosécurité de base pour les troupeaux commerciaux  

Bien que les oiseaux sauvages présentent toujours un risque de maladie pour la volaille domestique, ce risque est particulièrement élevé à l’automne. La surveillance antérieure a montré que les virus de l’influenza aviaire sont les plus courants chez les jeunes oiseaux migrateurs à l’automne (d’août à novembre), car ils côtoient des oiseaux adultes et se rassemblent dans certaines régions, propageant le virus par leurs excréments. Le temps plus frais et humide de l’automne signifie également que le virus peut survivre plus longtemps dans l’environnement que pendant l’été plus chaud et sec.

Une fois introduits dans un bâtiment avicole commercial, les virus de l’IAHP sont en mesure de se propager rapidement dans les bâtiments densément peuplés, causant des pertes de production importantes et des souffrances animales. Une fois présent dans un bâtiment commercial, le virus est plus susceptible de se propager à d’autres bâtiments commerciaux, intensifiant l’impact sur l’industrie avicole dans son ensemble. Au cours de la saison automne-hiver de 2014-2015, on a trouvé l’IAHP dans trois fermes commerciales en Ontario et dans 11 fermes commerciales et deux basses-cours résidentielles en Colombie-Britannique, ce qui a entraîné la destruction d’environ 250 000 oiseaux. Au cours de la même période aux États-Unis, l’IAHP a été décelée dans 223 exploitations agricoles différentes, ce qui a entraîné la destruction de plus de 47,5 millions de poulets et de 7,1 millions de dindons.
 
Pour protéger vos bâtiments et l’industrie, il est important de réduire le risque de cette maladie en mettant en œuvre des pratiques efficaces de biosécurité dans votre ferme. Des mesures supplémentaires devraient être prises pour limiter les contacts directs et indirects entre les oiseaux sauvages et la volaille domestique, notamment en contrôlant le risque de propagation de maladies par l’équipement agricole et les visiteurs de votre ferme.

Bâtiments avicoles, basses-cours et équipement

  • L’endroit le plus efficace pour enrayer l’influenza aviaire est à l’entrée du bâtiment avicole grâce à un solide programme de biosécurité régulièrement revu et mis en œuvre de façon cohérente. Demandez à votre vétérinaire de vous aider à élaborer un programme de biosécurité adapté aux facteurs de risque présents dans votre ferme (p. ex., présence de bassins, aménagement de vos bâtiments autres exploitations agricoles proches de vous). Agriculture Manitoba peut aussi offrir un soutien technique à vous ou à votre vétérinaire. Si vous pouvez empêcher l’influenza aviaire de pénétrer dans votre bâtiment, elle ne pourra pas se propager ailleurs dans l’industrie.
  • Gardez la porte de votre bâtiment verrouillée et posez une affiche indiquant que seul le personnel autorisé est autorisé à l’intérieur.
  • Créez une zone autour de votre bâtiment dans laquelle seuls les véhicules essentiels comme les camions d’aliments et de poussins sont permis. La zone doit s’étendre à au moins 15 m (50 pi) de votre bâtiment.
  • Posez une affiche indiquant aux gens où stationner.
  • Les camionneurs qui doivent entrer dans la zone d’accès contrôlé autour de votre bâtiment doivent porter des chaussures jetables ou propres et lavables. Discutez de la biosécurité avec les entreprises qui doivent envoyer des camions dans votre zone d’accès contrôlé.
  • Il est préférable d’avoir une entrée fermée, propre et sans encombrement dans un bâtiment avicole, avec des portes aux deux extrémités. Cela empêche la poussière et les squames de la grange de contaminer les manteaux et les chaussures du personnel et des visiteurs entrant dans le bâtiment.
  • En l’absence d’entrée fermée, des combinaisons peuvent être fournies dans les aires de stationnement afin que les visiteurs puissent laisser leur manteau dans leur véhicule. Des bottillons en plastique (ou des bottes réservées à cet usage) et des couvre-têtes doivent être disponibles à l’aire de stationnement ou à la porte du bâtiment.
  • Gardez la zone à moins de 15 m (50 pi) de votre bâtiment propre et exempte de débris.
  • Gardez le gazon coupé autour de votre bâtiment.
  • Le soleil est un bon désinfectant s’il n’est pas bloqué par une amoncellement d’objets ou de débris.
  • Maintenez un programme de contrôle des rongeurs et des mouches.
  • Si vous avez une mare-réservoir ou un autre plan d’eau qui alimente vos oiseaux en eau potable, l’eau entrante devrait être chlorée en tout temps. Surveiller le niveau de chlore et le pH de l’eau pour s’assurer que la chloration est efficace.
  • Empêchez les oiseaux sauvages d’entrer dans votre bâtiment. Veillez à bien entretenir les grillages couvrant vos ouvertures d’entrée.
  • Désinfectez tout équipement sortant ou entrant dans votre bâtiment
  • Les plateaux d’œufs, les séparateurs et les palettes devraient être nettoyés et laissés à sécher au poste de classement avant d’être expédiés à votre ferme. Un temps de séchage de trois jours est recommandé pour les palettes et les séparateurs en bois. Les palettes et les séparateurs ne doivent être utilisés qu’un nombre limité de fois avant d’être retirés de la ferme. Les producteurs doivent placer les plateaux sales dans un sac à ordures et les envoyer au poste de classement pour le nettoyage.

Personnel et visiteurs

  • Évitez les visiteurs inutiles dans votre bâtiment.
  • Demandez à quiconque entre dans votre bâtiment de signer un registre. Demandez que tous les visiteurs non réguliers qui entrent dans le bâtiment n’aient pas été exposés à des oiseaux ou à des porcs vivants pendant au moins trois jours avant l’entrée.
  • Assurez-vous que le personnel de service régulier connaît et applique les procédures de biosécurité appropriées et priorise les visites des fermes avicoles selon leur statut de biosécurité.
  • Donnez le numéro de téléphone de la personne-ressource qu’un visiteur peut appeler à son arrivée.
  • Toutes les personnes qui entrent dans votre bâtiment, y compris les ouvriers agricoles, les équipes de capture et les camionneurs, doivent porter des vêtements de protection propres (p. ex., chaussures, combinaisons, chapeau ou filet à cheveux). Il est préférable de porter des chaussures distinctes pour chaque bâtiment. Gardez ces articles à la disposition des visiteurs et des travailleurs agricoles.
  • Tous les agriculteurs, travailleurs et visiteurs devraient se laver les mains après avoir manipulé des oiseaux. Une zone de lavage des mains devrait être aménagée dans le bâtiment.
  • Les personnes qui sortent de votre bâtiment ne devraient porter aucun vêtement qu’ils portaient à l’intérieur (p. ex., bottes, combinaison, chapeau) dans leur véhicule.
  • Les gens devraient se laver les mains avant d’entrer dans leur véhicule.
  • Les vêtements sales devraient être rangés dans un sac de plastique fermé et nettoyés dès que possible. L’intérieur des véhicules devrait être gardé propre.
  • Les recommandations en matière de biosécurité s’appliquent aux agriculteurs, aux employés agricoles, à toute aide de fin de semaine, aux visiteurs et aux livreurs.
  • Demandez à toute personne qui a visité un marché d’oiseaux vivants ou une région infectée par l’influenza aviaire d’attendre au moins deux semaines avant d’entrer dans votre bâtiment, sans avoir de contact additionnel avec des porcs ou de la volaille au cours de cette période de deux semaines. Les marchés d’oiseaux vivants comprennent les marchés de vente aux enchères et les marchés ethniques où les consommateurs inspectent les oiseaux vivants avant d’acheter la carcasse.

Activités

  • Ne vendez pas d’œufs ou d’oiseaux à la ferme. Les ventes directes d’œufs et d’oiseaux ne feront qu’augmenter l’achalandage de votre ferme. Cela comprend la vente, l’achat ou l’échange de coqs déplacés pour la reproduction.
  • Assurez-vous de mettre en œuvre des mesures de biosécurité efficaces lorsque vous visitez des sites très fréquentés comme les abattoirs, les expositions et ventes de volailles et les marchés d’oiseaux vivants (où les oiseaux vivants sont inspectés avant d’être abattus).
  • Le personnel du bâtiment avicole doit savoir que la chasse aux oiseaux sauvages, la visite de zoos ou de réserves fauniques ou la visite d’endroits où des troupeaux sont présents sont des activités risquées. Il est important de prendre des mesures de biosécurité appropriées avant de revenir au bâtiment après la participation à de telles activités.
  • Le personnel du bâtiment avicole ne devrait pas avoir de poules ou de porcs dans la cour de sa résidence.
  • Si vos oiseaux ont accès à un terrain de parcours ou à une cour d’exercice, soyez particulièrement vigilants pendant la migration automnale du gibier d’eau sauvage. Il est important qu’un vétérinaire examine toute mortalité ou diminution inhabituelle de la production qui survient pendant cette période.

Ressources complémentaires


Pour nous joindre

Pour en savoir plus ou si vous avez des préoccupations quant à une question de santé animale, veuillez communiquer avec le Bureau du vétérinaire en chef ou composez le 204 945-7663 à Winnipeg.