Renseignements sur les inondations au Manitoba

Depuis le début du 19e siècle, la population du Manitoba a surmonté plusieurs fois l'épreuve d'une inondation majeure. Ces 60 dernières années, les inondations de 1950, 1997, 2009 et 2011 ont fait des dégâts très importants, en particulier dans les bassins de la rivière Rouge et de la rivière Assiniboine. Parallèlement, le Manitoba a beaucoup amélioré ses moyens de lutte contre les inondations, ce qui a réduit considérablement le nombre d'évacuations et les dommages que peuvent causer les crues printanières.


Inondations de 1950

  • Le gros de l'inondation s'est produit à Winnipeg et dans la vallée de la rivière Rouge, en avril, mai et juin.
  • La fonte de la neige abondante a fait monter la rivière Rouge jusqu'aux niveaux d'inondation à Winnipeg le 22 avril.
  • Une forte averse de pluie au début du mois de mai a fait culminer la rivière à un niveau record de 9,2 m (30,2 pi) à l'avenue James, à Winnipeg. La rivière est demeurée au-dessus du niveau d'inondation pendant 51 jours.
  • La profondeur de l'eau a atteint 4,6 m (15 pi) dans les régions basses.
  • On a déclaré l'état d'urgence et on a demandé l'aide de l'armée canadienne et de la Croix-Rouge pour protéger la population et les propriétés et pour procéder aux évacuations.
  • Pendant l'inondation, 100 000 personnes (un tiers des résidents de Winnipeg) ont dû quitter leur maison, ce qui représente la plus importante évacuation dans l'histoire du Canada, jusqu'au déraillement d'un train à Mississauga en 1979.
  • L'inondation a détruit environ 10 000 maisons et endommagé quelque 5 000 immeubles.
  • La neige abondante au cours de l'hiver précédent et les fortes précipitations au printemps ont favorisé l'inondation.
  • On estime que l'inondation de 1950 a causé 125,5 millions de dollars de dégâts, ce qui équivaudrait à environ un milliard de dollars aujourd'hui.

Inondations de 1997

  • L'inondation d'avril et mai 1997 était la plus grave inondation à se produire dans la vallée de la rivière Rouge au Manitoba depuis 1852.
  • La crue de la Rouge a également entraîné une forte élévation du niveau d'autres rivières au Manitoba et a eu des répercussions, directement ou indirectement, sur les collectivités suivantes : Emerson, Rosenort, Saint-Jean-Baptiste, Morris, Saint-Adolphe, Portage la Prairie, Sainte-Agathe, Saint-Norbert, Letellier, Dominion City, Grande Pointe, Niverville, Gretna, Aubigny, Lowe Farm, Riverside, Saint-Pierre-Jolys, Rosenfeld, Première nation de Roseau River, Hadashville, Scanterbury, Brunkild, Domain, Sanford et Winnipeg.
  • Un été sec en 1996 a été suivi par des pluies abondantes à l'automne qui ont beaucoup augmenté l'humidité, rendant possible une inondation. L'hiver 1996 a été exceptionnellement long et froid. Quatre blizzards accompagnés de vents forts et de neige abondante ont entraîné beaucoup de poudrerie, laquelle a rendu difficile la mesure exacte des niveaux de neige.
  • Entre le début de l'hiver et le moment où la crue de la rivière Rouge a presque atteint son apogée, au début du mois de mai, la quantité totale des précipitations sur le bassin s'est élevée à 221 mm (8,9 po), soit bien plus que les 130 mm (5 po) qui constituent la norme. Ce chiffre est peut-être inférieur à la réalité étant donné qu'il est difficile de mesurer de façon précise les niveaux de poudrerie.
  • La neige a commencé à fondre progressivement à la fin du mois de mars. Début avril, un système de tempête en provenance du Colorado a entraîné d'importantes chutes de neige (jusqu'à 90 mm ou 3,5 po) sur la vallée de la rivière Rouge. La fonte a recommencé à la mi-avril à un rythme très rapide.
  • Le volume du ruissellement printanier de la rivière Rouge à Emerson (jusqu'au 15 juin) a atteint 6,75 millions d'acres-pieds (8,33 millions de décamètres cubes), ce qui représente une profondeur moyenne des eaux de ruissellement de 135 mm (5,3 po). C'est presque autant que le volume atteint en 1950.
  • Le volume du ruissellement au printemps 1997 était particulièrement élevé dans plusieurs régions : à la source de la rivière Rouge, près de Halstad, au Dakota du Nord; dans la partie inférieure du bassin hydrographique de la rivière Pembina; et dans la plupart des affluents orientaux de la rivière Rouge au Manitoba. Le débit de nombreux cours d'eau dans ces régions a atteint ou frôlé des niveaux recorsds.
  • La rivière Rouge a culminé à environ 7,5 m (24,5 pi) à la station de pompage de l'avenue James, à Winnipeg. Sans les ouvrages de régulation des inondations, la pointe de crue aurait atteint 10,5 m (35 pi).
  • La rivière Rouge a culminé à environ 7,5 m (24,5 pi) à la station de pompage de l'avenue James, à Winnipeg. Sans les ouvrages de régulation des inondations, la pointe de crue aurait atteint 10,5 m (35 pi).
  • Environ 1 000 maisons ont été endommagées.

Inondations de 2009

  • L'inondation de 2009 était la quatrième inondation en importance de la rivière Rouge au Manitoba depuis 1826.
  • En février et mars 2009, on annonçait la probabilité d'une inondation printanière d'un niveau comparable à ceux atteints entre 1979 et 2006, et l'on estimait à moins de 10 % les risques d'une inondation de l'ampleur de celle de 1997.
  • Les précipitations du printemps étaient proches de la moyenne et la vitesse de la fonte était normale.
  • Une forte tempête de pluie qui s'est produite pendant la première semaine de novembre 2008 a beaucoup contribué à l'inondation. Le sol fortement gelé à cause de l'hiver froid n'a pas pu absorber la majeure partie du ruissellement printanier.
  • L'accumulation de neige, supérieure à la moyenne, dans la partie américaine du bassin hydrographique a également contribué à l'inondation.
  • L'inondation a été pire dans le bassin hydrographique de la rivière Rouge à cause de l'état inhabituel de la glace, lequel a entraîné la formation de blocs dans le système de drainage et a fait monter la rivière au-dessus des niveaux que l'on observe lorsque les conditions sont normales.
  • Des embâcles qui s'étaient formés à Breezy Point et au niveau du chemin St. Peters ont fait monter la rivière Rouge de 2,74 m (9 pi) en une nuit jusqu'à des niveaux records, à une vitesse atteignant 0, 6 m (2 pi) l'heure. Durant la dernière semaine de mars, d'importants embâcles entre Lockport et le Lower Fort Garry ont fait monter les niveaux dans ce secteur jusqu'à près de 0,3 m (1 po) de la pointe de crue de 1997.
  • S'il n'y avait pas eu d'ouvrages de régulation des inondations, la crue aurait culminé à 9,9 m (32,5 pi) à la station de pompage de l'avenue James, à Winnipeg.
  • La rivière a culminé le 16 avril à Winnipeg à 6,9 m (22,5 pi), soit 0,6 m (2 pi) de moins qu'en 1997.
  • La principale réussite des efforts de lutte contre les inondations en 2009 est la protection obtenue grâce au fonctionnement d'importants ouvrages régulateurs de crue. L'utilisation du canal de dérivation de la rivière Rouge, du canal de dérivation Portage et du réservoir de Shellmouth a en effet permis de réduire de 3 m (10 pi) la hauteur de la pointe de crue à Winnipeg et d'empêcher quelque 10 milliards de dollars de dégâts.
  • Environ 250 maisons ont été endommagées.

Inondations de 2011

  • À la fin du mois d'octobre 2010, il manquait moins d'un millimètre de précipitations pour que le sud du Manitoba connaisse l'année la plus pluvieuse jamais enregistrée lorsqu'une bombe météorologique extrêmement puissante a fait tomber entre 50 et 100 mm de pluie et de neige. À l'arrivée du gel, l'humidité des sols était au deuxième rang des niveaux les plus élevés depuis 1948, les niveaux les plus élevés ayant été enregistrés en 2009.
  • Les températures froides tout au long de l'hiver ont entraîné une pénétration profonde du gel dans le sol, ce qui signifiait que l'eau de la fonte printanière allait probablement se répandre en surface plutôt que d'être absorbée dans le sol. À la mi-saison, la quantité de neige tombée était la plus élevée des 15 dernières années.
  • À l'arrivée du printemps, les températures froides ont ralenti la fonte et ont retardé les inondations attendues. À la mi-avril, il y avait encore beaucoup de neige sur le sol et aucun endroit où aller pour l'eau une fois la neige fondue. Il y a alors eu de fortes précipitations printanières, la pluie et la neige s'ajoutant à une situation déjà mauvaise.
  • Le niveau de l'eau est monté de façon constante dans plusieurs rivières, notamment les rivières Rouge, Assiniboine, Souris, Pembina et Qu'Appelle, et dans plusieurs lacs.
  • Au début du mois d'avril 2011, le Manitoba a déclaré qu'il y avait un risque élevé d'inondations pour six rivières, dont deux qui traversent Winnipeg.
  • La rivière Rouge a atteint une pointe de crue à Winnipeg le 7 avril, lorsqu'un embâcle a fait monter le niveau des eaux. La hauteur d'eau s'est classée au troisième rang des niveaux les plus élevés au cours des 150 dernières années. La pointe de crue de la rivière Assiniboine a eu lieu quelques jours plus tard.
  • Une fois encore, le canal de dérivation de la rivière Rouge a sauvé la mise, aidé par la nature qui a épargné la région d'importantes pluies et chutes de neige en avril, mai et juin.
  • Le 9 mai, le gouvernement du Manitoba a déclaré un état d'urgence à l'échelle de la province, envoyant des avis d'évacuation à plusieurs municipalités le long de la rivière Assiniboine.
  • Pendant plusieurs mois, Brandon était au coeur de la lutte contre les inondations, la rivière Assiniboine y atteignant son niveau le plus élevé depuis 1923 et continuant de monter. La rivière était plus élevée de près de sept mètres par rapport à la normale, et de 20 à 30 fois plus étendue à certains endroits. Les inondations près de Brandon ont duré 120 jours et étaient les plus longues jamais enregistrées.
  • À la fin du mois de mai, le lac Manitoba, le lac Winnipeg et au moins quatre autres lacs ont atteint des niveaux d'eau record. Des centaines de résidents et de propriétaires de chalets ont reçu l'ordre d'évacuer à cause des vents forts et des vagues élevées. Les niveaux des lacs étaient plus élevés que lors de l'année record de 1955, et étaient renforcés par l'eau déviée de la rivière Assiniboine.
  • À cause d'un orage accompagné de vents forts à la fin du mois de mai, de grandes vagues se sont écrasées sur des douzaines de maisons à Delta Beach, sur la rive sud du lac Manitoba. Les inondations étaient tellement avancées sur les terres intérieures que des chalets normalement situés au bord de l'eau se retrouvaient à trois kilomètres « au large » de la rive.
  • Pointes de crue printanières de 2011 (en pieds au-dessus du niveau de la mer) : Emerson (790,3), Morris (779,3), Winnipeg (19,6 - près de trois pieds de moins qu'en 2009), Selkirk (724).
  • Les inondations de 2011 ont été marquées par les niveaux d'eau et de débit les plus élevés de l'époque moderne dans certaines parties du Manitoba et de la Saskatchewan.
  • D'un point de vue statistique, on estime que les inondations de la rivière Assiniboine en 2011 étaient à des niveaux de récurrence de 330 ans. Pour le lac Manitoba, les ingénieurs ont parlé d'inondations à récurrence de 2 000 ans. Au total, tous les ordres de gouvernement ont dépensé près d'un milliard de dollars en lutte contre les inondations et en indemnisations (Environnement Canada).
  • Partout la neige a fondu de manière inouïe - de la vallée Qu'Appelle à l'est du Manitoba et de The Pas à la frontière du Canada et des États-Unis - entraînant la plus grande superficie de terre sous les eaux jamais enregistrée.
  • À cause des inondations sans précédent de 2011, on a creusé un canal de sortie d'urgence afin de détourner les eaux de crue du lac St. Martin et du lac Manitoba dans le lac Winnipeg. Ce canal a été ouvert le 1er novembre 2011. Plus de 130 travailleurs et plus de 100 pièces d'équipement lourd ont pris part au projet de construction. Le barrage Fairford peut maintenant rester ouvert pendant tout l'hiver, ce qui aide à faire baisser les niveaux d'eau du lac Manitoba et entraîne des niveaux moins élevés sur le lac St. Martin.
  • On chiffre à 7 100 le nombre de Manitobains évacués de leur maison, et 2 700 d'entre eux n'étaient toujours pas rentrés chez eux à la fin de l'année.
  • Les inondations ont touché trois millions d'hectares de terres agricoles, forçant les éleveurs à déplacer des milliers de têtes de bétail.
  • On a déclaré l'état d'urgence local dans 70 collectivités manitobaines.
  • Les inondations ont forcé la fermeture de 850 routes, y compris des tronçons de la route Transcanadienne.
  • Les efforts massifs de lutte contre les inondations ont vu la participation de milliers de travailleurs des mesures d'urgence et de bénévoles, y compris des détenus d'une prison locale, et de 1 800 membres des Forces canadiennes.